Un accessoire de la jupe : le porte-jupe

Vers 1860, quand la crinoline atteint son ampleur maximale,  la gêne que représente cette immense et absurde enveloppe est telle que la femme ne peut, seule, soulever sa jupe. C'est pourquoi elle porte, à la taille, une ceinture d'où pendent des cordons terminés par des pinces, ce qu'on appelle le "porte-jupe"

La Mode Illustrée


Porte-jupe du 4 Juin 1865


Matériaux :

Tresses en soie ou bien en laine noire, ayant 1 1/2 centimètre de largeur, perles noires taillées, 8 boutons en forme de boule.

Par ce temps de promenade et de voyage, il sera, sans nul doute, fort agréable à nos lectrices de recevoir le modèle d'un porte-jupe qui tient peu de place, se place au fond d'une poche et peut être  facilement quitté et repris.

Il se compose de sept morceaux de tresse, brodés en perles, posés à distance égale autour d'un huitième morceau ayant la longueur voulue pour entourer la taille et s'attachant par devant avec un bouton et une bouclette en cordon élastique ; un bouton pareil est posé à l'extrémité de chacun des sept morceaux de tresse (voir le croquis de droderie de perles)

broderie de perles


porte-jupe

A l'envers de la jupe, à 15 centimètres de son bord inférieur, on fait sept boutonnières en fome de bouclettes pour y passer les boutons qui terminent chaque morceau de tresse. La longueur dépend de la taille de la personne.

Autre porte-jupe

11 Juin 1865

La Mode Illustrée

portejupe

Ce porte-jupe est en même temps une élégante garniture de robe

Il est composé de 4 ou 6 longues écharpes attachées à une ceinture.
Dans les deux écharpes de devant se trouvent deux poches.
On fait ce porte-jupe, soit en même étoffe que la jupe, soit en taffetas noir pour accompagner toutes les robes.
On le double en gaze roide et taffetas léger.
On le garnit avec des bandes de taffetas de couleur ayant 4 centimètes et demi de largeur ; ces bandes dépassent chaque écharpe de 22 centimètres environ.

Fabrication


On coupe , selon la largeur, 4 ou 6 écharpes en posant l'étoffe double en droit fil sur la ligne indiquant le milieu de l'écharpe.

Les bandes qui dépassent l'écharpe servent en même temps de doublure pour les ornements qui se composent de bandes en taffetas bleu, brodées avec du lacet blanc et noir et garnies, à leur extrémité, avec de la frange blanche et ayant 5 centimètres de largeur.

Le modèle est fait en mohair gris pour être porté sur une robe de même mohair.

Sur les deux écharpes du devant, on fait une fente, tant dans le mohair que dans les bandes de taffetas et l'on y pose une poche plus ou moins longue, à volonté.

On fait à chaque écharpe deux plis en réunissant, sur le point intermédiaire, puis on coud toutes les écharpes autour d'une ceinture de même étoffe, bordée de chaque côté avec du lacet blanc et noir, fermée, par devant avec deux boutons.. En dernier lieu, on pose à l'envers de l'extrémité arrondie de chaque écharpe un bouton qui vient se rattacher à une boutonnière de même couleur que la robe, faite sur chaque couture réunissant les lés, à 10 centimètres de distance du bord inférieur du jupon.

Le jupon sur lequel la robe est relevée est fait en mohair gris comme la robe, orné d'une bande de velours ayant 5 centimètres de largeur encadrée, de chaque côté, avec une dentelle noire ayant 2 centimètre de largeur. Ce ruban de velours est traversé, en biais, par des bandes de taffetas bleu ayant 1 centimètre de distance, brodées au point russe avec trois petites étoiles, l'espace qui sépare ces bandes est de six centimètres.

robe avec porte-jupe
Dans les MODES du mois de janvier 1866, on peut lire  ceci :

Madame Billard offre aussi, cet hiver, à nos jeunes abonnées une très jolie invention qui pourra leur être fort utile. C'est un porte-jupe auquel elle a donné le nom de Stolaria. Jusqu'ici le système le plus généralement adopté a été celui des tirettes, mais personne n'en ignore les inconvénients ; il arrive très souvent que les cordons de ces tirettes se brouillent et s'emmêlent, et qu'au moment où l'on voudrait subitement faire retomber sa robe en plis grâcieux on en est empêché par toute une série de noeuds qui se sont formés on ne sait comment. Le porte-jupe stolaria, sans exclure les tirettes, remédie à cet inconvénient. On arrange les tirettes, avec des anneaux à chaque lé comme à l'ordinaire, seulement on les fait moins longues. Le porte- jupe se compose pour chaque côté d'une chaînette en métal bronzé terminée d'un côté par un bouton et un crochet, de l'autre par un porte-mousqueton ; le bouton doit rester par-dessus la robe, tandis que le porte-mousqueton passe, avec la chaîne, dans un oeillet pratiqué de chaque côté de la ceinture pour prendre les tirettes sous la robe. La stolaria ainsi fixée, pour la  faire fonctionner, on tire la chaîne par le bouton jusqu'à la rencontre du premier, du second ou du troisième anneau, selon le raccourci que l'on veut obtenir, et on attache le crochet dans l'anneau.De cette manière le procédé est grandement simplifié, et la robe retombe en plis bien égaux tout autour.

La jupe