Chaque époque a marqué, de son empreinte, les goûts concernant la mode

Celui qui a marqué la période du Second Empire est incontestablement

Monsieur Charles Frédéric Worth


Worth
(1826-1895)

Il fut d'abord premier commis chez Gagelin

puis il décida de s'installer au 7 de la Rue de la Paix, à Paris.
Les croquis de ses robes furent présentés à la princesse de Metternich, par Mme Worth, son épouse. Celle-ci qui consentit à les voir. Deux robes furent choisies par la princesse et une de matin  et une du soir. Et ce fut sa consécration du couturier et l'ouverture, pour lui, des milieux  riches de la société.


Il fut le couturier de l'Impératrice.

Il lui constitua une garde-robe afin qu'elle ait une tenue pour chaque circonstance, pour les promenades à pied,  il a créé la jupe courte pour un de ses voyages dans les Alpes en 1860, pour ses costumes de voyage et de chasse, ses tenues d'amazone. Il lui créa aussi des costumes de patinage comportant de larges pantalons arrêtés aux genous, des jupes courtes et de hautes bottes.

Il habilla la princesse Mathilde.


Il créa la robe du sacre d'Elisabeth d'Autriche
Pour la somme relativement modeste de cinq mille francs, la tenue d'apparat du sacre de l'impératrice Elisabeth d'Autriche : Une robe de brocart blanc et argent. Le corselet était de velours noir et la jupe semée de fleurs de lilas et de pierres précieuses. 
(ce texte est tiré du livre "Elisabeth" d'Egon César Comte Corti, à la page 166)

impératrice Elisabeth

Les élégantes accoururent au 7, Rue de la Paix.
           
Dans son atelier qui tient lieu de salon, il recevait ces dames. Il les traitait avec une désinvolture approchant l'arrogance. Il les faisait attendre, contrariait leurs goûts et leurs désirs. Les femmes les plus huppées se soumettaient.
A chaque saison, il présentait ses modèles sur des mannequins vivants , qu'on appelaient des "sosies".

Les jolies demoiselles habillées des modes d'après-demain promenaient, dans le salon, les robes devenues "modèles" afin que les clientes puissent choisir l'étoffe et la façon de leur prochaine crinoline. Elles raccompagnaient ces dames, prenant congé des unes et accueillant les autres.


Il disait ceci :

"Madame par qui m'êtes-vous présentée ? C'est qu'il faut m'être présentée pour être habillée par moi.


Et aux gens qui s'étonnent, il répondait :

"Je suis un grand artiste, j'ai la couleur de Delacroix et je compose. L'art est dieu et les bourgeois sont faits pour prendre nos ordres."

griffe worth
Une des griffes Worth

La griffe Worth devint prestigieuse

Ses robes étaient très chères !

Worth devint rapidement le plus cher entre tous "monstrueusement cher" sachant cultiver le snobisme de sa clientèle avec un sens très moderne de la publicité.


Le 22 mars 1861 Figaro raconte :

Mme Retz a expédié en Russie une robe dite à la béguine, toute en dentelle de Chantilly et en cachemire de l'Inde, une merveille de goût qui mesure DEUX CENT CINQUANTE METRE  d'étoffe, et coûte 10.000 francs.

Worth fut certainement le plus important "fournisseur" des portraisistes, ainsi écritMarie Simon dans son livre "Mode et Peinture".

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