La fantastique crinoline
Pièce indispensable du trousseau sous le Second Empire
La jupe devenant de plus en plus large, il est nécessaire de la soutenir avec un accessoire, inspiré du panier, dont voici un aperçu
Le
panier
Son règne durera de 1850 à 1869
Pendant
cette période, qui est approximative, sa forme
évolue.
Vers 1845 c'est
le
retour de la crinoline et
jusqu'à
1850 Une
étoffe tramée de crin la constitue
puis ce
sera un jupon-panier descendant jusqu'aux hanches avec un ou deux
volants très amples et très empesés
qui soutenaient la jupe en
s'évasant
vers le bas. Une alternative à ce jupon est un jupon baleiné descendant jusqu'aux genoux avec des volants amidonnés.
En juin 1853 on dit : ... pour faire mieux former le ballon aux robes, on met en bas des jupons de crinoline trois ou quatre rangées de bouillonnés de même étoffe.
Au mois de juillet de la même année , on dit : les sous-jupes en crinolines sont en pleine vogue. Plus les robes font le cerceau, plus on croit avoir bonne tournure.
En octobre on peut lire ceci dans cette même revue : les sous-jupes en crinoline sont redevenues indispensables. On veut absolument que les robes fassent ballon autour de nous, or, il faut pour cela qu'une invisible charpente la tienne à distance ;
la crinoline est tout-à-fait propre à ce service.
Mars 1854 ... les jupes en crinolines sont redevenues indispensables pour soutenir les robes. On en fait à volants, à bouillons et à plis doubles. Aujourd'hui ce sont les dernières qui sont préférées.
Juillet 1854 , autre période, autre méthode. Les ourlets des jupes de robe ne se doublent plus en paille comme on l'avait essayé d'abord, on y met simplement une mousseline très apprêtée, noire ou blanche, selon la couleur de l'étoffe de la robe.
Même période de 1854, c'est-à-dire août :... il ya de nouvelles jupes en crinolines qui se nomment Lebref du nom de leur inventeur. Elles sont à plis plats du bas, au lieu d'être à bouillons, la taille est montée sur fronces. On porte aussi des jupes en calicot ( le calicot est une toile de coton fabriquée à l'origine en Inde, à Calicot, d'où son nom, elle est moins fine que la percale ) faites exprès pour soutenir les robes. Quelque couturières adaptent aux jupons, jusqu'à hauteur des genoux, des grosses ganses en coton qui remplissent le même but.
Les jupes en crinoline restent en faveur à la fin de l'année 1854
vers le bas. Une alternative à ce jupon est un jupon baleiné descendant jusqu'aux genoux avec des volants amidonnés.
Voici
quelques définitions de cette crinoline glanées
dans les livre de mode
de l'époque dont, par exemple, le Musée des
Familles, synonyme "Modes
Vraies"
En juin 1853 on dit : ... pour faire mieux former le ballon aux robes, on met en bas des jupons de crinoline trois ou quatre rangées de bouillonnés de même étoffe.
Au mois de juillet de la même année , on dit : les sous-jupes en crinolines sont en pleine vogue. Plus les robes font le cerceau, plus on croit avoir bonne tournure.
En octobre on peut lire ceci dans cette même revue : les sous-jupes en crinoline sont redevenues indispensables. On veut absolument que les robes fassent ballon autour de nous, or, il faut pour cela qu'une invisible charpente la tienne à distance ;
la crinoline est tout-à-fait propre à ce service.
Mars 1854 ... les jupes en crinolines sont redevenues indispensables pour soutenir les robes. On en fait à volants, à bouillons et à plis doubles. Aujourd'hui ce sont les dernières qui sont préférées.
Juillet 1854 , autre période, autre méthode. Les ourlets des jupes de robe ne se doublent plus en paille comme on l'avait essayé d'abord, on y met simplement une mousseline très apprêtée, noire ou blanche, selon la couleur de l'étoffe de la robe.
Même période de 1854, c'est-à-dire août :... il ya de nouvelles jupes en crinolines qui se nomment Lebref du nom de leur inventeur. Elles sont à plis plats du bas, au lieu d'être à bouillons, la taille est montée sur fronces. On porte aussi des jupes en calicot ( le calicot est une toile de coton fabriquée à l'origine en Inde, à Calicot, d'où son nom, elle est moins fine que la percale ) faites exprès pour soutenir les robes. Quelque couturières adaptent aux jupons, jusqu'à hauteur des genoux, des grosses ganses en coton qui remplissent le même but.
Les jupes en crinoline restent en faveur à la fin de l'année 1854
Large
crinoline
Mars 1855 ... Les
jupes de crinoline continuent à être
indispensables avec les robes
larges que nous portons. On en fait
une modification heureuse dans leur coupe : on peut abattre les hanches, soit qu'on leur laisse de l'ampleur et qu'il y ait des plis autour de la taille, soit au contraire qu'elles restent plates du haut à la ceinture. Le bas doit toujours former le cercle pour soutenir la robe. Conclusion : il est impossible de se passer des sous-jupes en crinolines.
une modification heureuse dans leur coupe : on peut abattre les hanches, soit qu'on leur laisse de l'ampleur et qu'il y ait des plis autour de la taille, soit au contraire qu'elles restent plates du haut à la ceinture. Le bas doit toujours former le cercle pour soutenir la robe. Conclusion : il est impossible de se passer des sous-jupes en crinolines.
Avril 1855
...Pour que nos jupes forment mieux le ballon, on met une paille dans
l'ourlet des volants sous la petite ruche qui forme ordinairements ces
garnitures.
En 1856, la
crinoline est constituée d'un
jupon armé de cerceaux :
dix cercles
d'acier dont les trois premiers s'arrêtent aux hanches. ceci
ressemble
fort à la définition donnée en 1855,
comme en témoigne cette photo :
crinoline
A cette même période, on trouve une alternative à ce jupon : la cage à anneaux de jonc ou d'acier très léger, reliés entre eux par des éléments métalliques ou des rubans. Cette cage a été créée, par Oudinot, pour remplacer le jupon de drin. Naturellement, les cercles étaient de diamètre différent et le plus petit était fixé sous la taille.
Les
jupes font la traîne surtout aux robes du soir et les
sous-jupes
forment toujours le ballon.
Septembre 1856 :... les sous-jupes sont arrivées au dernier degré du ridicule : il y en a bordées de caoutchouc : un tuyau que l'on place dans la poche de la jupe, aide, au moyen d'une manivelle, à gonfler ou à le détendre. Cette opération on la fait avant d'entrer ou de sortir d'un salon.
En 1857, la crinoline est plate devant et gonflée à l'arrière.
Septembre 1856 :... les sous-jupes sont arrivées au dernier degré du ridicule : il y en a bordées de caoutchouc : un tuyau que l'on place dans la poche de la jupe, aide, au moyen d'une manivelle, à gonfler ou à le détendre. Cette opération on la fait avant d'entrer ou de sortir d'un salon.
En 1857, la crinoline est plate devant et gonflée à l'arrière.
Elle
commence à s'enfler vers 1858 et devient
immense, comme on
peut le
voir sur cette gravure de mode.
robes
à
crinolines
Le
prince Alexandre
de Hesse
écrivait à la tsarine Marie
de
Russie, en 1857
: je me trouvais assis à côté
d'Elisabteh, (impératrice
d'Autriche) le volume de sa robe était tel que je
disparaissais presque
dessous !
L'ampleur de la crinoline permit la dissimulation comme en témoigne cette image de Daumier
Dessin de Daumier intitulé : De l'utilité de la crinoline pour frauder l'octroi
Janvier
1860
: Dans Le
magasin des Demoiselles,
on lit ceci : N'écoute pas ma chère enfant ceux
qui s'en vont criant que le règne de la crinoline ou des
cerceaux est
fini pour
longtemps. Ce n'est pas tout à fait exact, il faut
simplement
reconnaître que l'on en porte moins, qu'il n'y a plus
d'exagération ;
on peut s'asseoir, entrer dans une voiture, dans un salon, sans ouvrir
les deux battants. La mode semble, par hasard, vouloir se montrer
intelligente ; mais on est loin encore d'être
plate, on est
loin
encore de ressembler, comme on le dit plaisamment à un
manche à balai
ou à un fourreau de parapluie.
La règle, pou raujourd'hui, c'est d'affecter une grosseur moyenne raisonnabe. Je dis aujourd'hui : qui sait si demain la fantasque déesse qui préside à notre toilette n'aura pas promulgué une autre loi ? Qoi qu'il en soit, les robes continuent à exiger une ampleur excessive, surtout pour le bal. Comme on peut le voir, ci-dessous, la crinoline a été très parodiée et les caricaturistes s'en sont donné à coeur joie comme on peut le voir sur ce site :
Même interrogation sur la crinoline en 1862. Le journal des demoiselles dit ceci, dans les modes, : Le règne de cette crinoline tant honnie de quelque-uns, si fort défendue par quelques autres, toucherait-il à sa dernière heure ? Je n'en sais absolument rien, mais je vous dois la vérité entière, et la voici dans toute sa naïveté : c'est que les élégantes qui, vous le savez, tiennent au monopole et n'aiment point à voir leurs modes courir les rues, ont considérablement diminué l'envergure de ces cages si ambitieuses jadis, et la diminuent d'autant plus que les nourrices et les cordons-bleus l'augmentent davantage. Si la progression continue nous arriverons à des proportions tellement modestes, que nous cesserons d'être embarrasantes dans les salons et dans les voitures, et que les cavaliers pourront, ans appréhension, nous faire l'offre de leurs bras : O progrès.
Quant à la bannir complètement, cela ne se peut encore : les étoffes sont si lourdes, les vêtements si amples.
Dans le livre "La Mode, Art, histoire et société", il est écrit ceci :
Vers 1860, quand la crinoline atteint son ampleur maximale, (un peu en contradiction avec ce qui est dit précédemment) :
la gêne que représente cette immense et absurde enveloppe est telle que la femme ne peut, seule, soulever sa jupe C'est pourquoi elle porte, à la taille, une ceinture d'où pendent des cordons terminés par des pinces.
Décembre 1865 : Le sujet de la crinoline est toujours d'actualité car on dit ceci, dans les modes du Journal des Jeunes Persoonnes : Si vous voulez être véritablement bien habillées, chères lectrices, il faut d'abord vous préoccuper de deux
hoses : le corset et la crinoline. Si le corset que vous portez ne vous va pas bien, si votre crinoline n'a pas une coupe gracieuse, vos robes ne vous sièront jamais, vous n'aurez pas une tournure distinguée.
L'ampleur de la crinoline permit la dissimulation comme en témoigne cette image de Daumier
Dessin de Daumier intitulé : De l'utilité de la crinoline pour frauder l'octroi
La règle, pou raujourd'hui, c'est d'affecter une grosseur moyenne raisonnabe. Je dis aujourd'hui : qui sait si demain la fantasque déesse qui préside à notre toilette n'aura pas promulgué une autre loi ? Qoi qu'il en soit, les robes continuent à exiger une ampleur excessive, surtout pour le bal. Comme on peut le voir, ci-dessous, la crinoline a été très parodiée et les caricaturistes s'en sont donné à coeur joie comme on peut le voir sur ce site :
Même interrogation sur la crinoline en 1862. Le journal des demoiselles dit ceci, dans les modes, : Le règne de cette crinoline tant honnie de quelque-uns, si fort défendue par quelques autres, toucherait-il à sa dernière heure ? Je n'en sais absolument rien, mais je vous dois la vérité entière, et la voici dans toute sa naïveté : c'est que les élégantes qui, vous le savez, tiennent au monopole et n'aiment point à voir leurs modes courir les rues, ont considérablement diminué l'envergure de ces cages si ambitieuses jadis, et la diminuent d'autant plus que les nourrices et les cordons-bleus l'augmentent davantage. Si la progression continue nous arriverons à des proportions tellement modestes, que nous cesserons d'être embarrasantes dans les salons et dans les voitures, et que les cavaliers pourront, ans appréhension, nous faire l'offre de leurs bras : O progrès.
Quant à la bannir complètement, cela ne se peut encore : les étoffes sont si lourdes, les vêtements si amples.
Dans le livre "La Mode, Art, histoire et société", il est écrit ceci :
Vers 1860, quand la crinoline atteint son ampleur maximale, (un peu en contradiction avec ce qui est dit précédemment) :
la gêne que représente cette immense et absurde enveloppe est telle que la femme ne peut, seule, soulever sa jupe C'est pourquoi elle porte, à la taille, une ceinture d'où pendent des cordons terminés par des pinces.
Décembre 1865 : Le sujet de la crinoline est toujours d'actualité car on dit ceci, dans les modes du Journal des Jeunes Persoonnes : Si vous voulez être véritablement bien habillées, chères lectrices, il faut d'abord vous préoccuper de deux
hoses : le corset et la crinoline. Si le corset que vous portez ne vous va pas bien, si votre crinoline n'a pas une coupe gracieuse, vos robes ne vous sièront jamais, vous n'aurez pas une tournure distinguée.
En avril 1866, dans les modes du même livre, on peut lire ceci : La crinoline n'a pas encore disparu, mais elle a beaucoup diminué ; quelques cercles soutiennent encore le bas de la jupe, mais il faut que celle-ci soit aussi plate que possible du haut.
Dans la "Mode Illustrée" du
mois de
Mai 1866, on peut lire ceci :
...La crinoline disparait, bientôt ce ne sera plus qu'un souvenir, elle va être remplacée par le jupon-péplum. Il s'agit d'une
jupe biaisée. Deux ou trois cercles d'acier très souple dans le bas, ceux-ci sont recouverts par un haut volant qui se boutonne, à volonté, sur la jupe.
...La crinoline disparait, bientôt ce ne sera plus qu'un souvenir, elle va être remplacée par le jupon-péplum. Il s'agit d'une
jupe biaisée. Deux ou trois cercles d'acier très souple dans le bas, ceux-ci sont recouverts par un haut volant qui se boutonne, à volonté, sur la jupe.
Une autre version de la cage-empire : le jupon-régulateur
jupon-régulateur
Dans
le Magasin des Demoiselles de
1868-69 on pouvait lire ceci :Portera-t-on
ou ne portera-t-on plus de crinoline ?
Voilà une question que toutes les dames s'adressent depuis quelque mois déjà. Je pourrais vous dire, en Normande : Pour une année où on ne porte pas de crinolines, on en voit ; pour une année où on porte des crinolines, on n'en voit pas.
Le fait est qu'on a essayé de la supprimer et qu'on y revient avec des modifications générales. Il est si embarrassant pour marcher de sentir les vêtements battre dans les jambes, on se crotte si souvent ; et puis, disons-le, on marche si mal aujourd'hui à cause de l'élévation des talons, que la crinoline se portera encore longtemps, car elle soutient bien les robes.
Suit un article sur sa fabrication qui nous dit que sa forme a changé : trois aciers seulement en bas, espacés de 10 centimètres mais pas sur le devant où l'on met des ganses roides ou de la paille pour soutenir son étoffe. A partir des hanches, le haut de la crinoline est couvert d'étoffe froncée très-touffue, de 30 à 35 centimètres de hauteur, retenue de 5 en 5 centimètres par des aciers.
Pour en conclure, il semblerait bien que ce soit le début de la décadence de la crinoline.
Voilà une question que toutes les dames s'adressent depuis quelque mois déjà. Je pourrais vous dire, en Normande : Pour une année où on ne porte pas de crinolines, on en voit ; pour une année où on porte des crinolines, on n'en voit pas.
Le fait est qu'on a essayé de la supprimer et qu'on y revient avec des modifications générales. Il est si embarrassant pour marcher de sentir les vêtements battre dans les jambes, on se crotte si souvent ; et puis, disons-le, on marche si mal aujourd'hui à cause de l'élévation des talons, que la crinoline se portera encore longtemps, car elle soutient bien les robes.
Suit un article sur sa fabrication qui nous dit que sa forme a changé : trois aciers seulement en bas, espacés de 10 centimètres mais pas sur le devant où l'on met des ganses roides ou de la paille pour soutenir son étoffe. A partir des hanches, le haut de la crinoline est couvert d'étoffe froncée très-touffue, de 30 à 35 centimètres de hauteur, retenue de 5 en 5 centimètres par des aciers.
Pour en conclure, il semblerait bien que ce soit le début de la décadence de la crinoline.
Evolution de la crinoline
Pour les passionnés de la crinoline
The secret history of the corset and crinoline Corsets and crinolines Autour du Père Tanguy |