Les bains de mer


Les stations balnéaires


 Une petite invitation à remonter le temps


 à découvrir comment étaient vêtues les belles dames de cette époque.
             

Jeunes filles au bord de la mer 1894

Les bains de mer ont été institués en 1820,

ils sont bienfaisants pour la santé, ceci grâce aux propriétés thérapeutiques de l'air marin et de l'eau froide.

L'Impératrice Eugénie en a relancé la mode. Biarritz a accueilli la villa Eugénie.

Dès 1850, la plage est divisée en quartiers, (chose originale à notre époque), les hommes sont à droite et les femmes à gauche. Les baigneurs doivents se dévêtir à l'abri des regards indiscrets. Pour ce faire, il y a des cabines montées sur roues qui sont tirées par des chevaux et installées au milieu des premières vagues. Ceux qui ne peuvent avoir accès à ces cabines se contentent des cabines fixes fournies par la ville.

               scène de plage
Scène de plage, ciel d'orage 1864 (Eugène Boudin)

Sous le Second Empire, les villes d'eaux sont en grande vogue

et les stations balnéaires se développent. : Biarritz, Deauville, Trouville, etc...
               
            
La jetée de Deauville 1869 (Boudin)

C'est à partir de 1850 que le tourisme balnéaire bénéficie d'un réseau ferroviaire

qui relie les petits ports de Normandie entre eux et vers Paris.

  La gare 1862            

 Petits conseils, adressés à Camille, dans "Le Magasin des Demoiselles"

Petit courrier des demoiselles

A Camille

Juillet 1853

... Passeras-tu une partie de la saison des bains à Dieppe, à Trouville, ou choisiras-tu quelque beau site plus tranquille ou plus caché ? tu ne e l'as point dit, paresseuse ! Mais quoi qu'il en soit, écoute mes conseils et ne part point sans prendre de sages précautions. Pour le bord de l'Océan, il faut à la fois des toilettes légères et des vêtements chauds ; la laine n'est pas de trop pour les jours brumeux ou pour les soirées. Précautionne-toi d'un costume complet de baigneuse en étoffe de laine, d'un serre-tête en soie rendu imperméable par la gutta-percha, d'une chaussure en caoutchouc et d'un ample manteau en gros lainage. Ajoute à cet équipage une grande ombrelle en toile perse, telles qu'on les fait aujourd'hui, avec un large baldaquin de même étoffe, et prends une capeline qui n'aura pas plus de luxe ; tu auras là de quoi faire face aux premières nécessités. N'oublie pas un grand nombre de chaussures, de gants, de pantalons, un habit de cheval, et tu pourras espérer avec tout cela d'échapper aux rhumes et aux coups de soleil.

Les pelisses conviennent merveilleusement pour les voyageuses qui vont aux bains de mer ; avec elles, on peut porter, le jour, une toilette aussi légère qu'il plaît au soleil de l'exiger, et le soir, en prenant ce vêtement, on brave les fraîcheurs de l'Océan.  ...

Août 1853

Dans les villes de bains, les jeunes personnes et jeunes femmes portent les robes en organdy à volants bayadères ainsi d'ailleurs que dan les bals champêtres.

Courrier adressé par Jeanne à Florence,

 Le Journal les Demoiselles de 1858

...Un costume de bain ! bravo! Plusieurs de nos amies, qui, jusqu'à présent, ont loué les leurs, ont fait la réflexion qu'avoir un costume à soi revient moins cher, et qu'elles ne demandaient qu'un patron pour se mettre à la besogne.
Voici donc le patron souhaité et non seulement il est d'une excellente coupe, mais encore il est nouveau, une grande pélerine y étant adaptée ; avec ses broderies en soutache, bleue, vert de mer ou rouge, il est fort coquet. Le costume peut se faire sans broderies, la broderie n'est pas de rigueur, on pourrait le broder cet hiver.
Les costumes de bain se font, cette année, non-seulement en serge, mais aussi en piqué blanc. C'est une nouveauté qu'on essaie. Si celui-ci est fait en piqué la broderie sera remplacée par du galon blanc.

Le magasin des Demoiselles 1859-60

Courrier adressé à Berthe,

Juillet 1860

Voici ma chère Berthe, l'époque de ton départ pour les bains de mer ; tu es j'en suis sûre, fort occupée de ton costume, et tu te demandes s'il te faudra encore t'envelopper dans cette laine noire si affreusement laide. J'ai deviné ta préoccupation, j'ai senti ton antipathie, j'ai cherché quelque chose de nouveau ; je suis heureuse de t'annoncer que j'ai trouvé. Du reste, on tente de sages efforts pour modifier le hideux costume de bain qui nous était réservé, et je m'empresse de t'indiquer les innovations issues de ces efforts.

En première ligne se présente un costume quelque peu excentrique ; il s'appelle "zouave", et avec raison : il se compose d'un pantalon fort large fermé au-dessus de la cheville, et d'une veste zouave un peu longue ; si lepantalon est rouge, la veste est noire, soutachée rouge si le pantalon est blanc, la veste est bleue soutachée noir. Voici le costume "Lydie" ; il est formé d'un pantalon assez étroit, orné dans le bas d'un volant, puis d'une tunique ouverte avec volants ; il est entièrement bleu Louise, tout garni de ruches découpées rouges. Voici encore le costume "Grazielle ou pêcheuse : un pantalon et une tunique fermée, le tout rayé gris et rouge ; le bas de la tunique et du pantalon a des rayures plus larges. Enfin voici le costume "Yvonne", sorte de peignoir à capuchon rayé bleu et blanc ; il est destiné aux simples baigneuses et non pas aux nageuses. D'autres costumes non encore baptisés sont composés d'une tunique et d'un pantalon rouge ou blanc, ou bleu Louise ; beaucoup d'autres aussi sont en étoffe rayée gris et rouge, blanc et rouge, bleu et gris ; je crois que c'est ce genre qui dominera. On fait les capuches ou capulets en étoffe pareille. Les coiffures de bain sont aussi très-variées : il y a des capelines à coulisses en taffetas gommé blanc, jaune, noir, ornées de galons de couleur ; des serre-tête garnis de ruches découpées, rouges ou bleues, avec glands de laine , quelques-uns avec des choux en galon de laine au milieu du front ; des filets rouges, bleus, blancs, avec glands ou noeuds. Je te recommande le capuchon au tricot, dessinné sur la feuille de ce mois.

Pour sortir du bain, j'ai remarqué des petites casaques dites bathing-dress, en drap éponge, ornées de galons de couleur, puis des peignoirs à capuchon, des talmas, des burnous, en même tissu. Te voilà rassurée, chère enfant ; tu pourras te plonger dans le sein d'Amphitrite, comme disent les poètes, sans avoir à redouter de voir fuir tous les poissons épouvantés par la lugubre laine noire.

Journal des Demoiselles

 Courrier adressé à Berthe,

Juillet 1864

... Occupons-nous maintenant du costume de bains de mer. Chaque année avec elle une nouveauté ; aujourd'hui ce sont des essais que l'on tente, ils ont de la pein à prendre. Il faut avouer cependant  que, sans parlerde formes et de l'originalité que l'on y papporte, les costumes en couleur claire rendraient la chose moins laide qu'elle ne l'est véritablement lorsqu'elle reste toute noire, comme est le costume classique. Je te note un costume bleu Louise, corsage presque plat, pantalon bouffant (pantalon zouave, pourrait-on l'appeler). Ce pantalon tient au corsage par un corselet en étoffe pareille ; su le côté ceinture longue ; le tout bordé de trois galons de laine noire. Je t'en note un autre, blanc, veste avec grande basque froncée, pantalon étroit ; le costume orné d'un très-joli dessin de soutache bleue.

Comme coiffure, je remarque aussi des innovations ; elles sont peu de bon goût ; je te les énumère cependant :
- Coiffure en toile cirée blanche, formant filet derrière et casquette au-desus et sur le devant, la visière ornée de choux de galons de laine de couleur
- Coiffure formant véritablement la casquette en laine blanche, bleue ou rouge
-Petits chapeaux ronds en toile cirée blanche pour garantir, si le soleil est trop brûlant..
Je ne dois pas oublier de t'indiquer les corsets de bains de mer, en jonc ou canne, qui pourraient être utiles à quelques personnes que tracasse un excès d'embonpoint.
Les peignoirs en drap éponge sont de plus e plus recommandés ; il y en a d'autres blancs, rayés de rouge et de bleu, dont le tissu est presque aussi convenable : tout ceci est fort appréciable au sortir de l'eau.

Septembre 1864

... Comme toilette de voyage ou toilette de plage, comme on dit encore, il y a beaucoup d'étoffes spéciales pour robe et vêtement pareil : je citerai d'abord une étoffe jaspée noire er rouge, grise et bleue, verte et violette, appelée d'un nom barbare Kinckerbacker ; puis des tartans anglais unis ou à carreaux ; un autre étoffe dite lindsay, sorte de drap blanc et noir ressemblant à une épaisse toile d'araignée sur un mur blanc.

16 juillet 1865

Description de toilettes de bains de mer



Jupon de taffetas rouge, garni d'un étroit volant tuyauté lequel est surmonté d'une guirlande de fleurs brodée en soie blanche. Robe de mohair blanc découpée à dents très-profondes, bordées d'un étroit volant tuyauté et ornée d'une broderie executée en laine rouge. Paletot pareil à la robe, orné de la même broderie, retenu autour de la taille par une ceinture-écharpe (faite en très-large ruban rouge), nouée sur le côté, et frangée à chaque extremité. Chapeau rond, en paille de riz blanche glacée, orné de rubans étroits en velours rouge, de coquelicots et de bluets.

Robe de taffetas brun clair, Le bord inférieur est découpé en dents carrées très-larges, bordées de trois rangs de galons en soie brune, mélangées de perles d'acier ; sous les dents se trouve un volant tuyauté en taffetas brun un peu plus foncé que la robe. Ceinture large à basques devant et derrière, ornée de galons pareils à ceux de la robe. Corsage montant à manches longues, fait en mohair blanc, et orné de broderies faites en fine laine bleue ; ces broderies ornent le col, les devants du corsage, les entournures et les poignets des manches. Chapeau rond en crin gris, garni de plumes brunes et d'un très-long voile en crêpe brun. Ombrelle brune doublée de taffetas   blanc.


costume de bain 1865
Costume de bain 1865

25 Juillet 1869

Les départs pour les eaux, les bains de mer s'exécutent de tous côtés ; on pense donc peu aux toilettes de ville, mais seulement aux costumes de campagne, aux désabillés de bain de mer, aux vêtements habillés de plage, enfin aux toilettes du soir pour les fêtes du casino, du kursaal ou des châteaux.

Dans les patrons pour ce mois de juillet, on trouve :

- Un costume de bain qui est fait en gros mérinos noir, blanc, bleu ou rouge, orné de plusieurs rangs de galon de laine de couleur tranchante posés dans le bas du pantalon et des manches, puis d'une ruche autour de l'encolure.
- Bonnet de bain : on emploie le caoutchouc gris ou le taffetas gommé ; le devant du bonnet est garni d'une ruche double sur le milieu de la tête, simple sur les côtés ; derrière la tête, galon cousu à plat pour y passer une coulisse.
-Sortie de bain : cette sortie est en molleton, flanelle ou toile éponge, ornée de large galon de laine rouge

Ainsi s'achève la rétrospective sur les costumes de bain de cette période de 1852 à 1870

==========