Evolution de la chaussure du Moyen-âge au Second Empire

La chaussure est un accessoire indispensable dans l'habillement

ensemble de chaussures
Chaussures variées

Au Mon-Age, on voit les chaussures "à la poulaine" leur longueur varis selon le rang social: 

- un demi-pied pour les gens du commun

- deux pour les riches

- le double pour les seigneurs, d'où vient l'expression "Vivre sur un grand pied"

- le double pour les seigneurs, d'où vient cette expression : "Vivre sur un grand pied"

On exagère tant les dimensions des pointes que, pour pouvoir marcher, il faut en relever le bout à l'aide d'une chaînette fixée à une jarretière.
En Chine, le phénomène est inverse. La petitesse des pieds révèle la noblesse de la jeune femme. A petites chaussures, grande dot.
Au XVIème siècle, la mode vénitienne des chaussures est plutôt extravagante. C'est signe d'élégance que de se rehausser le plus possible. Les femmes de qualité ont des chaussures que l'on nomme "chopines" et dont la hauteur peut atteindre 52 centimètres. Pour marcher avec ces "mules échasse" ces dames devaient avoir l'aide de deux servantes.
Il semblerait que ce soit de ces souliers que soit venue l'idée du talon. Le talon flatte l'allure et protège de la boue.

A la fin du XVIIème siècle il s'affine et, fixé à l'extrémité de la semelle, il procure une démarche plus sûre et plus gracieuse.

Louis XIV aime les talons rouges et les impose à ses courtisans. Les nobles dames et les gentilhommes porteront des souliers cambrés, à talons rouges, jusqu'à la Révolution. Cet accessoire a droit à tous les raffinements : cuir, brodé, brocart ou soie, étoffes précieuses.

Au début du XVIII siècle, les souliers féminins, soouvent ornés de broderies ou d'applications de dentelle, présentent une extrémité étroite, à section carrée, qui dépasse du bas de la jupe. Vers 1730, ils se caractérisent par leur aspect sinueux , la tige est enpeau ou en tissu. La mule à talon est toujours en usage dans l'intimité domestique.

La forme du soulier féminin évolue sous Louis XV, le talon s'abaisse  la chaussure s'élargit à l'extrémuité avant, en cintre brisé.

Sous Louis XVI, les robes étant plus courtes, l'attention est focalisée sur le pied. La taille en est minimisée par le déplacement du talon franchement posé sous la cambrure.

 Marie-Antoinette possédait 500 paires de "chaussons", classés suivantla date, la couleur et le modèle et un domestique était chargé exclusivement de leur entretien

Le premier Empire apporte un nouveau changement, la formule se stabilise. Apparaissent alors, la bottine courte au laçage latéral ou frontal (qui fut remplacé vers 1870 par les boutons) et l'escarpin décolleté, fait de tissu ou de peau, orné d'un ruché ou d'une rosette, pourvu ou non de lacets à croiser autour de la cheville.

Le talon ne réapparaît et cela fort timidement que vers 1829, mais il se place à l'arrière de la semelle alors qu'un cambrion soutient la voûte plantaire.

Au début du XIXème siècle, le mot "chausson" désignait toute chaussure fine. Les bottines n'entrent dans les garde-robes élégantes que vers 1830, ellles ont séduit par leur laçage latéral.

Vers le milieu du XIXème, les mariées commencent à porter des chaussons assortis à leur robe.

Au XVII et XIX siècles, la marque du bottier s'accompagnait de cette mention "déchirures réparées gratis".

Les innovations techniques suivantes : oeillets de métal, goussets élastiques latéraux en 1827, découpage, couture et rivetage mécanique des semelles et en 1853 et 1860, nous viennent de l'étranger.


1830-1849 1850-1869 1870-1884

Les illustrations en couleurs sont tirées des  livres : "Chaussures" de John Peacock et :

Une fête : escarpins, sandales et chaussons, 'Chaussures" de Linda O'Keeffe, les photographies de cedernier livre sont d'Andréas Bleckmann


(J'espère que les auteurs ne m'en voudront pas de placer les images sur le site n'ayant pas eu leur autorisation.)

Les livres de mode de l'époque font peu référence aux chaussures


Voici quelques textes  tirés de la rubrique  "Modes" des livres qui sont en ma possession

Dans les bals et les soirées, la chaussure est le soulier de satin à talon rouge

1852    

Pour chaussures d'hiver, les brodequins tout en chevreau et à talon ont reparu ; ils se boutonnent sur le côté. Un grand nombre de femmes préfèrent les socques en caoutchouc, tellement perfectionnées depuis quelques années et si bien ajustée à une bottine d'étoffe, qu'ils font l'effer du cuir verni tenant à la bottine même.

1853    

Le soulier n'a pas réussi à détrôner les brodequins, le soulier convient bien en voiture ou avec les toilettes légères de soirée.


1858

Extrait de "Correspondance" du "Journal des Demoiselles", petite conversation entre Jeanne et Florence
   ...
- parlons bottines, souliers et pantoufles, veux-tu ?
- avec plaisir
- Le soulier est bien joli ! Il est surtout bien frais !
- Oui mais il continue a être exilé de la rue, du moins pour toute femme qui se respecte. Il aura de la peine à reconquérir son honnête réputation d'autrefois !
- Parce qu'autre fois, il y avait ces rubans  que l'on croisait sur le pied et sur la jambe, et qui en atténuait la nudité. C'est dommage, j'aime le soulier !
- Sans aller très loin, on pourrait deviner la raison ! Du reste, mademoiselle, à certains pieds toute chaussure sied ; voire même le sabot ! Quant à la bottine, c'est pourtant la plus charmante chaussure, la plus propre, la plus leste que l'on n'ait jamais inventée ; sans talon, elle est jolie ; avec talon, elle l'est plus encore ; toute en étoffe, elle est adorable ; toute en cuir, elle rend mille services ; c'est une intrépide qui brave les averses et défie les macadam ! Enfin, outre qu'elle a toutes les grâces et toutes les gentillesses, la bottine a cent qualités qui lui doivent assurer, lonjtemps encore, le sceptre de la mode.
- Je ne dis pas non ! Encore, si nous autre jeunes filles nous pouvions nous rattraper sur la pantoufle ! mais il est dit que la pantoufle, qui d'ailleurs, ne doit point sortir de la chambre à coucher, ne convient qu'aux dames.
- Oui, cela est dit et bien dit ! D'une part beaucoup de jeunes filles ont la cheville faible, leurs pieds tourneraient facilement, elles ont besoin,, très-longtemps de porter des chaussures qui leur maintiennent le pied ; d'autre part, la pantoufle fait essentiellement partie du déshabillé, et le déshabillé n'est toléré que chez les dames. C'est une des petites satisfactions d'un autre âge ; il faut bien que chaque ait les siennes. Ne fais pas la moue et mettons-nous à nos planches.



1859-60

Quand aux chaussures, si le temps l'avait permis, de charmantes coquetteries auraient été portées ; ainsi, j'ai vu des bottines en batiste et en foulard écru, piquées de soie bleue ; d'autres en peau mordorée ou en chevreau, de nuance claire, avec bouffettes, lacées et piquées au-dessus ; d'autres encore, avec quatre petites barrettes au-dessus, avec boutons, etc...

1860

Dans La mode du XVIII au XXè siècle, j'ai trouvé cette jolie photo, je n'ai pu résister à l'envie de vous la décrire : fond en laine rouge brodé de fleurs multicolores (broderie Bokhara, technique artisanale traditionnelle de Bokhara, en Ouzbékistan) ;rosette en taffetas de soie et boucle en métal.

soulier
Soulier de femme, fin des années 1860

Pour accompagner une toilette de voyage, les chaussures adaptées à la circonstance sont des bottines en chevreau, à élastique.

Entre 1860 et 1868 , pas de renseignements sur les chaussures, peut-être celles-ci ont-elles peu variées ?

1868-69

Le soulier de bal, toujours à talon est en satin blanc ou de la couleur de la robe avec chou, ou, ce qui est plus en vogue, noeud Richelieu ; pour soirées non dansantes, la bottine de satin blanc, noir ou pareille à la robe, semble être préférée.

Les bottines demi-bottes à haute tige conservent leurs vogues ; les talons augmentent en hauteur et deviennent plus étroits, aussi les pauvres femmes qui veulent absolument se mettre à la dernière mode ont-elles beaucoup de peine à marcher. Les bottines habillées prennent toutes un noeud au-dessus ; les chaussures assorties à la toilette comme nuance sont de mise, ainsi que celles en popeline à petits carreaux gris et noirs. Pour la campagne et les eaux, les petits souliers à talon, en cuir verni, chevreau fin, satin turc, peaumordorée ; le soulier Richelieu avec noeud à plusieurs coques, paraît réunir le plus de partisans et sont très-gracieux.

A visiter à Saint André-de-la-marchemusée de la chaussureLe musée des Métiers de la Chaussure