On coupe d'abord, en percaline,
devant servir de doublure, tous les morceaux composant le patron du
corsage; on plie cette percaline en deux, et on la fixe, aussi tendue
que possible, avec des épingles, sur chaque patron
représentant seulement la moitié du dos ou de la
manche,
etc..., le morceau se trouve coupé entier, puisque la
percaline
est prise double.
Pour tout corsage qui ouvre par devant, le dos est
coupé
entier d'un seul morceau, sans
couture, et l'étoffe
est posée
double, en droit
fil, sur la ligne indiquant le
milieu du dos.
En coupant chaque morceau d'un corsage, on laisse en
plus, sur tous les contours, 2 centimètres
d'étoffe ;
cette mesure est indispensable pour assurer la solidité des
coutures ; sur l'encolure et le bord inférieur cet
excédant peut n'être que de 1
centimètre.
On
coud d'abord les pinces de la poitrine, toujours marquées
sur le
patron, puis on fait dans le dos les quelques petits plis ou pinces qui
pêuvent se trouver vers l'entournure. Au milieu du dos, on
pose,
depuis le bord inférieur, un morceau de ruban de fil, ayant
1
centimètre de largeur et 10 centimètre de
longueur, cousu
à points
devant, puis on
réunit tous les morceaux
du corsage en assemblant les lettres pareilles (nous supposons
naturellement que la démonstration actuelle a pour base l'un
des
patrons publiés par la
Mode illustrée,
et que l'on s'en
sert pour suivre nos indications).
Ce premier
assemblage ne se compose pas de coutures
définitives ; il est fait à points
devant,
et a pour but principal de permettre que l'on essaye
le corsage ; les points
devant sont faits
à
l'endroit de l'étoffe afin
de faciliter les
changements que l'on jugera nécessaires ; il en est de
même, sinon toujours, du moins très souvent, en ce
qui
concerne les pinces de la poitrine, principalement lorsqu'on
emploie un patron pour la première fois, et que l'on n'est
pas bien certaine de la position des
pinces, qui
constituent la principale condition à observer pour la
grâce du corsage
.
Disons en passant, à ce sujet, que les personnes dont
l'embompoint est trop prononcé cèdent
à une erreur qui leur est préjudiciable, quand
elles croient s'amincir en portant des corsages trop
étroits, et en faisant monter les pinces trop haut ;
c'est le contraire qui est la vérité,
plus le corsage sera aisé, moins la taille
paraîtra épaisse , et, si l'on évite
les pinces conduites trop haut, on évitera du même
coup l'aspect oppressé, engoncé, comme disent les
couturières, qui est l'inévitable partage des
personnes un peu grasses portant des corsages trop étroits.
En essayant le corsage, on marquera, avec une épingle,
piquée horizontalement, la hauteur des pinces, soit qu'on
veuille l'augmenter ou la diminuer ; on serre ou bien l'on
élargit le corsage sur la couture qui se trouve sous le
bras, puis on sépare entièrement les divers
morceaux composant le corsage, et on le recoud
définitivement, suivant les modifications qui y ont
été faites.
On coud sous le bord de chaque devant une bande
d'étoffe pareille à celle de la robe, ayant 4
centimètres de largeur ; on fait les boutonnières
sur le devant de droite, on coud les boutons sur le devant de gauche,
puis on coud les pinces, on fait toutes les coutures du corsage
à points
arrière.
Après que tous les morceaux composant le corsage
sont ainsi réunis, on rabat les remplis de toutes les
coutures, et on les fixe à points
devant,
en ayant soin de de ne pas
piquer l'aiguille dans
l'étoffe, mais seulement dans la doublure du corsage. Avant
de
rabattre ces remplis, on a diminué la
largeur de moitié environ, c'est-à-dire qu'on
leur laisse seulement 1 centimètre de largeur. Entre la
couture à points
arrière qui
réunit les divers morceaux du corsage et la couture
à points
devant qui rabat les remplis de
chaque couture, on passe une baleine trouée à
chaque bout, que l'on fixe solidement, on en fait autant pour chaque
pince, c'est-à-dire que l'on y place une baleine.
Le dessin représentant le corsage à l'envers, non
encore cousu sur l'épaule, indique la hauteur à
laquelle les baleines doivent atteindre. On garnit l'encolure et le
bord inférieur du corsage avec un
passe-poil ou
liseré ; ces deux mots ont la
même signification, et désignent le même
objet ; le passe-poil est fait, soit avec une bande de même
étoffe que la robe, ayant 2 centimètres de
largeur et coupée en biais, soit avec du taffetas de nuance
tranchante ; on y renferme une ganse ronde en coton .
Nous allons voir la fabrication d
u
corsage décolleté
mais celui-ci n'est pas le corsage, à proprement
parlé,
mais un corsage qui se porte très souvent sous le
corsage
décolleté de la robe.